B- La structure des échanges par nature


L’analyse de ce point passe par les constats suivants :
vJusqu’à une période récente, les exportations de PVD étaient composés à plus des deux tiers de produits primaires (produits agricoles, énergétiques et miniers). A l’inverse entre 70% et 80% des ventes des pays développés étaient (et sont toujours) constitués de produits manufacturés.
 
vles échanges des pays industriels entre eux reposent essentiellement sur le commerce de produits similaires (biens d’équipement, produits de grande consommation, etc.). La spécialisation des pays industriels est diffusée : chacun d’eux importe et exporte simultanément un grand nombre de produits (échanges croisés de produits similaires).
vLa spécialisation des PVD est au contraire très poussée : la plupart d’entre eux n’exportent qu’un petit nombre de produits, parfois même un seul. 
vOn assiste depuis une dizaine d’années à une remise en cause de l’ancienne division internationale du travail, qui assigne aux PVD un rôle quasi exclusif de fournisseurs de matières premières et d’importateurs de produits manufacturés, et l’instauration d’une autre, à travers l’industrialisation rapide de quelque PVD, principalement les nouveaux pays industrialisés (NPI).
 
vA l’ancienne DIT, fondée sur l’échange de produits de base contre des produits manufacturés, s’est substituée un nouveau partage entre le Nord et le Sud : celui de la production fortement utilisatrices d’une main d’ouvre abondante et bon marché dans les PVD contre des produits à haute technologie, incorporant beaucoup de capital en provenance des pays développés.
 
 
vLa configuration d’ensemble des relations Nord-Sud n’est pas neutre. Elle infléchit des rapports de pouvoir à l’avantage des pays industriels, en raison :
– De leur statut de client potentiel et primordial des PVD et donc de leur influence prépondérante sur la demande de matières premières ;
– De leur position prééminente dans la production de nombreux produits de base et, corrélativement, de leur possibilité d’action directe sur l’offre de ces produits.
 
Les pays du tiers monde sont structurellement dans une position de plus grande vulnérabilité. A l’opposé des pays développés, ils sont hyper-spécialisés, ce qui les rend très dépendants des marchés internationaux.
 
L’état des rapports de force entre le Nord et le Sud est, en quelque sorte, inscrit dans les structures du commerce international :
Le commerce de produits manufacturés progresse plus rapidement que celui des matières premières minières ou agricoles. Les produits manufacturés représentent plus de 72% des exportations mondiales.